Françoise SAINT-PIERRE

Françoise Saint Pierre

En poste chez Fsp-conseils
Antérieurement : Haute Autorité de Santé,
Garancière. Hôtel Dieu de Paris, Cabinet libéral, Université de Pensylvanie - USA
Université Paris 6 Pierre Et Marie Curie,
Université Paris 5 René Descartes,
Université Toulouse III - Paul Sabatier.

"La vie est un recueil de plaisirs et de souffrances. La bouche en est un lieu d'expression."

Françoise Saint Pierre

La douleur est un phénomène subjectif qu'aucune mesure objective ne peut quantifier.
Ecouter, interroger, rassurer et apaiser, traiter et soulager sont les 6 commandements du traitement de la douleur. Les outils d'évaluation de la douleur donnent au patient la possibilité d'apporter des précisions sur la douleur et sont des instruments de communication qui lui permettront de s'exprimer plus facilement sur ses symptômes. Par la suite, le traitement de la douleur associera des moyens non seulement pharmacologiques et physiques, mais aussi cognitifs et comportementaux.

Mise en ligne : 30/05/2018

Françoise SAINT-PIERRE

Fsp-conseils . Université Paris VI Pierre et Marie Curie.
Françoise Saint-Pierre est consultante dans le secteur santé.
Elles assure des missions de conseil scientifique avec des activités complémentaires de formation et de rédaction dans le cadre de différents projets.
Ces missions sont dédiées aux professionnels de santé, associations et organismes professionnels (syndicats, sociétés savantes, fédérations....), aux établissements de santé, aux assurances et mutuelles complémentaires ainsi qu' aux entreprises de santé :
appui méthodologique et rédactionnel (analyse littérature scientifique et rédaction médicale), pilotage de projets (conduite de réunions d'experts), sessions de formation,
Programmes Développement Professionnel Continu, programmes d'évaluation en santé, dossiers réglementaires et thématiques, articles et documents d'information.

Elle a occupé le poste de chef de projet aupprès de la Haute Autorité de Santé durant 8 ans, après avoir été attachée pendant 7 ans au Service Odontologie Garancière- Hôtel Dieu Hôpitaux de Paris.
De 1995 à 1981, elle était responsable-consultation "Evaluation et Traitement de la Douleur".
Chargée de cours université Paris VII,
Cabinet libéral odontologie/endodontie

PARLER, une vertu biblique octroyée à l'homme.

Cette bouche, porteuse de bien et de mal, de sourires et de joies, de peines et de douleurs. Cette bouche, porte d'entrée pour l'organisme de la santé et de son équilibre, ou de ses pathologies. Apte à apprécier pour soi saveurs et odeurs, cette bouche est l'instrument des rapports et des échanges.

NAISSANCE DE LA BOUCHE

Trois semaines après la fécondation, alors que l'embryon mesure un peu moins de 1 centimètre, la tête s'individualise. Au cours du 2ème mois, le plan d'édification du visage se met en place. Le fœtus est un bébé miniature. Si tout est bien exécuté, la bouche est achevée, raffinée, cohérente.
La bouche n'attend pas la naissance. Le fœtus avale, déglutit, rejette le liquide amniotique. Il sourit, suce son pouce. La petite bouche s'agite, semble dire son bonheur dans ce ventre réceptacle, dans la matrice de la vie. Le fœtus est heureux dans la planète placentaire. Il capte les messages, il participe à la vie sonique du monde qui l’entoure. Sa bouche est animée de petits mouvements de succion. Elle est tapissée de papilles gustatives qui se sont formées dès le quatrième mois de la vie intra-utérine.
Dans les dernières semaines avant la naissance, le fœtus peut percevoir les goûts changeants dans le liquide amniotique. Plus tard il retrouvera ses repères sensoriels. Le fœtus n'épargne pas son énergie pour sa lente maturation.

NAISSANCE ET PREMIÈRES DENTS

Lorsque tout est prêt et bien élaboré, il faut quitter le nid douillet et protecteur et découvrir l'existence. Les petites dents toutefois se feront attendre, 6 à 10 mois en général après la naissance. C’est une des premières expériences douloureuses du bébé; la dent fait mal quand elle franchit la barrière muqueuse. Parfois, exceptionnellement, un bébé surprenant naît avec quelques dents.

MALFORMATIONS DENTAIRES ET BUCCALES

Défauts de fabrication dentaire.
L'agénésie ou hypodontie est l'absence congénitale de certaines dents. L'anodontie est l'absence totale des dents ; elle est heureusement exceptionnelle. Les dents peuvent aussi être affectées dans leur forme, dans leur volume et leur taille, dans leur structure. Le chirurgien-dentiste trouvera aisément un remède à un grand nombre de ces singularités.

Malformations buccales.
Dans 1 cas sur 6000, il y a un accident fortuit, une inquiétante étrangeté, une malformation buccale liée à l'absence de symétrie, d'intégrité faciale. Fentes, becs de lièvres, divisions palatines. Face à cette bouche "biologiquement incorrecte", c'est la douleur maternelle, il y a un sentiment de culpabilité et une blessure narcissique. Heureusement, la réparation primaire est assurée avant 1 an. L'équipe pluridisciplinaire réhabilite et révise morphologie, esthétique er fonction avant l'âge scolaire, puis au terme de la croissance.
Des révisions chirurgicales interviendront pour corriger l'occlusion et la dentition. Il y a aussi un suivi concernant l'audition, la phonation et la respiration; et un suivi psychologique s'il s'avère nécessaire.
Ainsi le bébé malformé deviendra un adulte bavard et souriant.

PREMIER CRI

La bouche est la porte d'entrée de la vie
Choc de la naissance : premier contact avec l'explosion de lumière, avec l'air froid après le chaud milieu liquidien. Le nouveau-né âgé d'à peine 48 heures, soit environ 5 heures de vie éveillée, fait déjà la différence entre le visage de sa mère et tout autre visage, en dépit de ses faibles performances visuelles.
La première expérience affective avec la mère est une relation de bouche, à la source du lait; elle sera décisive. La bouche dans sa fonction vitale d'alimentation est au centre d'un réseau complexe varié et dynamique de relations et de circulation; l'activité orale s'accompagne de simulations sensorielles, visuelles, olfactives, auditives. Le bébé est nourri, bercé, embrassé, rassuré, caressé. Si nous avons été aimés et heureux lors de ces échanges nutritifs et affectifs, nous saurons à notre tour aimer au cours de notre vie. Toutefois, attention au risque d'oppression d'une mère. Abusive et tyrannique, elle deviendrait captatrice et castratrice.

L'espace buccal du bébé est un instrument expressif
Le sourire du bébé est programmé dans son cerveau, il produit la mimique du bonheur, mais il en reconnaît spontanément le sens sur le visage de sa mère. La bouche est sphère primaire du langage où naissent les premiers babillages, les premiers balbutiements et les premières vocalises affectives.

PETITES DENTS

Premières pulsions, première agression; l'enfant dévore, détruit et mord avec plaisir, application. Il joue avec ses forces, tire la langue, éprouve ses limites avec sauvagerie. La petite dent nacrée éclate de santé, de beauté, d'innocence et de naïveté.

L'âge de raison
Plus tard, les dents de lait seront remplacées. C'est l'âge de raison, on perd son innocence. Avec la première poussée dentaire, la bouche découvre le monde en mordillant tous les objets, tout ce qui passe devant non nez.
Jadis, avant la fabrication des aliments pour bébé, la mère après le sevrage mâchait la nourriture pour l'enfant. Ensuite elle l'introduisait dans la bouche du bébé avec la langue et les lèvres.

La bouche accède à une alimentation variée
Le goût différentiel de l'enfant s'éveille et s'enrichit. L'alimentation est source de plaisirs, de déplaisirs et de satisfactions. La bouche est connaissance du monde. Elle découvre la gourmandise, la diversité gustative, ses préférences alimentaires. Mais elle commence aussi à se nourrir de mots. C'est la naissance du langage. Syllabes et consonnes demandent plus ou moins d'ouverture buccale; autant de sons, autant de mouvements et positions de structures labiales. C'est tout une gestuelle faciale. La voix devient plus puissante, se fait entendre. Elle séduit, elle désigne maman, papa.

Mimétisme
L'enfant imite les sons et les intonations produits par l'entourage; il ébauche, il reproduit les mots et les formules. Toutefois, le mimétisme est sélectif vis à vis des personnes que l'on aime et que l'on admire.
L'enfant cherche à communiquer un message, ses sentiments, à extérioriser sa pensée, à émouvoir, à accrocher son auditeur bienveillant. Le langage est ludique, la curiosité est intarissable.

LES MOTS

Au-delà de sa fonction originelle, la bouche devient expression et langage. Médiateurs de nos pensées, les mots nous relient les uns aux autres. Les mots appellent d'autres mots, tout reste toujours à dire. La bouche est transfert de mots, elle nous permet d'exister comme sujet parlant, elle nous donne un droit d'accès.
L'acte de converser suppose un double engagement de générosité, où il s'agit tant d'accepter de livrer sincèrement un peu de soi que d'offrir à l'autre une attention qui va au-delà de la simple écoute, une sorte de disponibilité authentique et bienveillante.

Maux de langage
Le bégaiement touche à peu près un individu sur cent dans le monde. La bouche et le visage s'abîment sous l'effet des paroles qui ne sont plus rythmées. Lorsque les mots n'arrivent pas à traduire les idées, s'exprimer est alors une véritable souffrance. La relation à l'autre est altérée, la blessure enferme la bouche dans une solitude, une détresse, un abandon. Parfois la dyslexie survient. Heureusement, l'orthophoniste, parfois avec le psychologue et les parents, aident à rééduquer, à redonner le goût de parler et de communiquer.
La dyslexie - trouble de l'apprentissage du langage écrit - frappe 8 à 10% des enfants. Le diagnostic doit être précoce car il peut compromettre toute la scolarité et altérer l'image de soi.

LE GOÛT

La bouche est mémoire, elle enregistre les saveurs séduisantes; elle mobilise appétit et désirs. L'aliment peut être le support d'une expérience affective oubliée; il peut restituer avec fidélité un parfum, un souvenir abandonné au fond de la mémoire.
Le goût est apprentissage, on n'est pas gourmet d'emblée, on le devient.

Le goût a ses repères
Le goût est propre à chacun de nous selon son éducation, son génome, en fonction du moment, de l'environnement, des conditions physiques et psychologiques. Le goût refuse la médiocrité. Il est le gardien de la qualité alimentaire.
Les bourgeons du goût se trouvent dans les papilles. Pour chaque saveur existent des récepteurs distincts, en des points différents de la langue.

Les cinq saveurs
Aux deux saveurs associées au plaisir : le sucré et le salé, et aux deux saveurs associées au déplaisir et à la grimace : l'acide et l'amer est venue s'ajouter plus tard la saveur "umami", saveur plaisir en soi qu'incarne le glutamate, et qui améliore la perception gustative de l'aliment auquel il est ajouté. Cette cinquième saveur pousse le sujet à consommer quelque chose d'utile à son économie nutritionelle. Elle oriente le comportement alimentaire de certaines personnes, notamment les personnes âgées.

La gourmandise
Elle est source de connaissance, aliment du psychisme. La gourmandise améliore la sociabilité, abolit les distances, met en confiance. Elle peut être plaisir solitaire, mais autour d'un bon repas partagé, les langues se délient, les joues rosissent de plaisir, les pensées s'afranchissent, les bouches s'ouvrent pour l'aliment et la parole. La gourmandise anime, donne de l'entrain à la conversation; elle soulage l'esprit de ses maux et de ses tristes réflexions dans un petit moment d'évasion.

La bouche œnologique
Elle consacre le mariage du vin avec les mets. L'oenologue distingue les qualités du vin : sa couleur, son goût et son parfum. Il boit du nez, de l'œil autant que palais. Il goûte, effectue des mouvements de bouche pour détendre ses muqueuses. La bouche accueille la diversité des arômes, de bouquets, de parfums, de senteurs, de contrastes.
Les médecins parlent aujourd'hui des effets bénéfiques du vin sur la santé. Il est conseillé pour les cardiaques, les diabétiques, les personnes âgées, stressées. Les bouches ne peuvent donc que se réjouir !

PATHOLOGIE DU GOÛT

La perte du goût peut être totale ou partielle. Le goût peut aussi être déformé, distordu : il existe des déséquilibres gustatifs avec des goûts persistants métalliques ou amers dans la bouche.
Dans la recherche de la cause, on réalise des examens sanguins, des tests allergiques; on recherche la présence de tumeurs, de lésions nerveuses, d'une exposition à des produits chimiques toxiques.
Toute privation sensorielle est souffrance et dépression. L'harmonie est rompue.

BOULIMIE OU ANOREXIE

La boulimie.
Les troubles des conduites alimentaires modifient le rapport de la bouche à l'aliment. Quand la crise boulimique survient, la bouche dévore, se gave. Elle ingère, avale puis rejette et vomit. Symbole de compensation, l'aliment masque un sentiment de solitude et d'angoisse.

L'anorexie.
L'anorexie est au contraire restrictions énergétiques, privations, refus alimentaire. Manger est un calvaire quotidien. La bouche se ferme, les dents se serrent devant la nourriture ennemie. De nombreux troubles de santé surviennent, amaigrissement majeur, arrêt des règles, perte de la libido. La bouche peut garder la marque de cet épisode du trouble alimentaire; les régurgitations, les vomissements sont des attaques acides pour les tissus minéralisés de toutes les dents.

BOUCHE ET BEAUTÉ

Si l'on dépouille la plus belle femme de ses dents, elle ne plaira plus. La bouche est séduction, beauté, éclat. Elle est fragile et brève, elle est un moment privilégié de la vie, de la jeunesse aux charmes éphémères et fugaces. Dans l'art, de nombreux peintres ont souligné l'aspect séducteur et suggestif de la bouche.

Jadis
Chez les premiers hommes, l'apparence est déjà un objet de préoccupation. Dans les grottes préhistoriques, on a découvert des cylindres d'hématite à bout soigneusement pointu : ce sont les premiers bâtons de rouge à lèvres.
Chez les Egyptiennes, le rouge à lèvres est un savant mélange de plantes, de teintures colorées et d'huiles; il est appliqué à l'aide d'un bâton en bois humide.
Les Grecques, prêtresses de la beauté, utilisent l'ocre, la mûre et l'acanthe pour teindre leurs lèvres en rouge.
La Romaine émaille ses dents à la corne pilée; son haleine est parfumée au persil. Ses lèvres sont parées avec un mélange de fucus et de vin.
Les dames incas de haut lignage se fardaient joues et lèvres avec du vermillon, cinabre extrait des mines de Huancavelica ou avec la baie rouge de l'anchiote.
La dame de la Renaissance doit posséder trois choses rouges : les lèvres, les joues, les ongles et trois choses blanches : la peau, les mains, les dents. La bouche est préférée petite que grande, les lèvres ni trop fines ni excessivement grosses surmontent un menton creusé d'une fossette. Les dents doivent être toutes petites.
Au XIX ème siècle, la femme maquillée, à la bouche agrandie au carmin, est galante et canaille. Le rouge à lèvres désormais perd son caractère aristocratique. La bouche maquillée n'est plus l'apanage d'une élite. Elle est devenue la référence, la norme.
En 1968, la vague hindoue-psychédélique apporte sur le visage tatouages colorés, tandis que de petits ornements fleurissent au coin des lèvres. Enfin la bouche devient épaisse, appétissante et provocante; désignée à tous les regards, elle invite au baiser.

Aujourd'hui
La beauté a toujours joué un rôle déterminant toutefois elle ne peut être extraite de son contexte social.
Il y a une psychologie du beau et l'apparence de la santé est aujourd'hui un critère de beauté. Pas de beauté buccale sans santé, sans règles de prévention, d'hygiène et de bonne alimentation.
D'autre part, dans notre société de l'image, l'importance de la beauté est amplifiée. La beauté est une qualité nécessaire, une exigence parfois tyrannique.
La bouche doit être belle, harmonieuse et saine, palais d'ivoire aux arcades émaillées. On nous fait croire qu'il est possible de tout contrôler y compris le passage du temps. On est intolérant à la moindre disgrâce; la moindre ride est une tare.

RETROUVER L'ESTHÉTIQUE PERDUE
Pour demander réparation à la nature et corriger les injustices, on va voir orthodontise et chirurgien esthétique. On exige l'alignement, la régularité, la symétrie, la conformité, un sourire plus blanc que blanc. Le chirurgien-dentiste rétablit l'esthétique et la fonction. Il supprime un grand nombre de souffrances en rétablissant la beauté buccale accessible au regard d'autrui, en libérant le rire et le sourire.

Des lèvres pulpeuses et ourlées
Les dimensions et les formes de la bouche ont varié; aujourd'hui les modèles imposés sont les lèvres pulpeuses et ourlées. Diverses injections de silicone ou collagène sont ressources accessibles. Elles redonnent volume et relief.
Parfois on découvre un tatouage, un piercing, parures qui transforment la bouche, la langue, les lèvres en bijoux agressifs, provocants, érotiques.

BOUCHE ET DOULEUR
La douleur est un phénomène subjectif. Le patient est le mieux placé pour exprimer la douleur qu'il ressent; l'auto-évaluation est donc la méthode de choix dans l'évaluation de sa douleur. L'outil d'évaluation est instrument de communication, il constituera un élément de mémoire à consigner dans le dossier.
L'écoute de la plainte douloureuse doit être attentive; elle permet de réunir somatique et psychisme; elle apaise l'angoisse du patient. Cette première identification de la douleur assurera une meilleure prise en charge, une adaptation du traitement analgésique et une réflexion sur des objectifs thérapeutiques réalistes et adaptés. Elle introduit une bonne relation médecin patient qui se sent pris au sérieux.

Douleur aiguë
Toute agression génère inflammation. En bouche, carie ou bactérie, la douleur aiguë alerte, informe, elle met en garde. Elle est utile et renseigne sur la maladie carieuse ou parodontale, le déséquilibre occlusal, l'atteinte articulaire ou la souffrance musculaire. Elle guide l'approche clinique, l'orientation diagnostique. Localiser l'agression est parfois difficile.
A la nociception et cette sensibilité douloureuse, il y a un grand choix thérapeutique sans oublier l'arsenal antalgique.
Savoir faire exige un bon usage des anesthésiques locaux, une analgésie efficace, un bon traitement pharmacologique, une amélioration des techniques pour supprimer toute peur et la mémoire de la douleur.

Douleurs chroniques
Elles persistent à de nombreux traitements, elles éprouvent, elles épuisent.
Les douleurs chroniques nécessitent une évaluation approfondie des facteurs somatiques, du processus pathologique.
Les douleurs chroniques exigent une analyse de toutes les données affectives, anxieuses et dépressives, de toutes les données cognitives.
La douleur est une synthèse des données physiologiques et psychologiques. Nous ne sommes pas tous égaux devant la douleur, la façon de souffrir est tout à fait personnelle ; elle est aussi influencée par l'humeur, le vécu antérieur, par le tissu social et familial. On peut comprendre désormais la complexité du problème.
Nous ne sommes pas tous égaux devant la douleur. La façon de souffrir est tout à fait personnelle.

MEDICAMENTS DE LA DOULEUR
Il faut connaître la part de risques et appliquer la règlementation dans la prescription ; tenir compte des associations et des interactions.
Il y a trois niveaux ou paliers d'antalgiques, pour les douleurs légères et modérées ; pour les douleurs modérées à intenses ; pour les douleurs sévères et cancéreuses. Le praticien évalue les résultats, consolide ou bien change de palier. Les nouvelles molécules devraient présenter des effets indésirables moindres.
Douleurs neurogènes et névralgies faciales, dent fantôme, algies et dysfonctions de l'appareil manducateur, douleurs myofaciales, glossodynies, stomatodynies... aujourd'hui notre société revendique le droit à ne plus souffrir, le seuil de tolérance à la douleur décroît. La douleur peut et doit être soignée. La performance est exigée, l'efficacité recherchée.

DE LA DOULEUR A LA SOUFFRANCE
De nombreuses ruptures surviennent dans la vie. Lorsque les affects empruntent le canal somatique, la bouche peut accueillir la détresse psychique non dite, non reconnue. Surviennent des lésions buccales, aphtoses, quêtes douloureuses pour compenser des frustrations.
L'homme peut vivre par sa douleur, elle lui permet d'exister. Mal-être, agressivité, hypocondrie, la douleur est souvent un instrument de communication, de pouvoir sur l'entourage, sur la constellation familiale. Attention de ne pas commettre l'erreur de la commisération ; ou encore l'acceptation de la colère revendicatrice et de la tyrannie. Le plus dur reste à faire, c'est d'expliquer la nécessité d'une autre thérapie. La névrose hypocondriaque cache une véritable souffrance.

AUTRES MAUX DE BOUCHE
Un mot mal compris par le patient peut engendrer de graves maux.
Parfois, le verdict médical est sans appel. Lorsque la prothèse amovible est l'unique recours au manque de dents, le patient doit essayer d'accepter la contrainte, détourner l'attention de ce corps étranger, l'oublier. En trouvant d'autres investissements, la bouche sera consolée, à nouveau aimée.

SOUFFLE DE VIE ET DERNIER SOUPIR
La société nous interdit de vieillir, de mourir. Plus grande est l'offre de santé, plus les plaintes, les problèmes, les souffrances et les maladies augmentent. On s'agite, on consomme, on se déplace. Le déni évite la détresse moderne et la prise de conscience de notre condition humaine. La mort est repoussée, oubliée. Il faut être beau, jeune, riche et immortel. Le mourant dérange. Vieillir est pourtant notre devenir. Un jour il faut accepter de perdre jeunesse, santé et beauté. Cela exige une démarche de détachement, de rupture, d'oubli de soi pour tenter d'atteindre un absolu.
La vie est un long voyage parfois éprouvant ; une aventure parsemée d'obstacles ; d'un grand nombre d'étapes. On s'arrête, on repense sa vie, on se modifie, on renaît aux autres et à la vie.

La mort n'est pas effrayante, il suffirait de la réapprivoiser, de lui redonner un sens. Il devient nécessaire d'oublier notre peur puisque nous sommes tous mortels.
La bouche accueille le dernier souffle, mais la Vie ne s'arrête jamais, elle est en dessous et en deçà de cette existence humaine. L'homme fait partie intégrante de l'univers.

VIVRE PLEINEMENT SA VIE C'EST ÊTRE DANS LE VRAI
Vivre pleinement le présent c'est "faire la nique à la mort". Passer de l'autre côté c'est habiter et être habité par la fulguration de la vie, dépasser tout idéalisme et consacrer toute son énergie, toute son existence à vivre le Réel dans le réel. Dieu va alors se révéler sous son vrai visage. Une joie. Une immense joie. Une faramineuse bouffée de vie. Un vertigineux souffle de vie.
On vit plus intensément lorsqu'on vit dans la vérité du Réel. Être dans le vrai, c'est vivre en parfaite résonance avec la cohérence du Réel, par-delà le bien et le mal.

Le Divin c'est ce réel qui donne sens à notre existence et qui nous amène à vivre (le Réel) et non seulement à exister (dans l'apparence.)

LA BOUCHE

La Bouche

Entre plaisir et souffrance
"La bouche est merveilleuse dans son concept architectural, dans ses fonctions contradictoires, dans les multiples usages qu'en fait l'homme".

Friande et gourmande, elle se nourrit des mets succulents mais aussi de mots auxquels elle donne une saveur, un sens. Belle et parée, elle séduit, elle délivre des baisers émouvants. Au-delà de son enveloppe sensorielle et charnelle, elle est un appel à l’ailleurs, au secret unique de chaque être.

Elle accueille le premier cri, le dernier soupir.

La bouche douloureuse énonce l’incommunicable. La douleur buccale affecte ; elle se crie. Aigüe ou chronique, on doit la comprendre dans sa diversité et par tous les moyens contre elle.

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